Lettre pour ma Caille.

Salut vieux,


Je pourrais te demander comment tu vas, s’il fait beau par chez toi, et puis enchaîner sur mes coups de blues et autres cochonneries du moment, mais je suis sûre que tu jetterais cette lettre dès cette première phrase lue. Donc non, je ne vais pas te demander si tout va bien, si le ciel est bleu, si les oiseaux chantent, ni même si tu souris à la vie…ce serait un affront, hein ? Enfin bon, on est en 2012, c’est peut-être ça qui causera la fin du monde en décembre, qui sait ? Mais les résolutions ça se fait en début d’année, pas le 21 hein, garde ça en tête, j’ai envie de vivre encore un peu ma Caille XD


Pour te raconter ma vie, je passerais d’ici peu, je préfère. Ben oui, je pourrais t’empêcher de t’enfuir, alors prépare toi. D’ici là, arrange les choses espèce d’idiot. J’ai vu Lucas sur Skype y’a pas très longtemps, et il m’a fait un résumé des derniers moments croustillants de ta pauvre vie de cynique. C’est qu’il s’en fait pour ta pomme…trop d’ailleurs, mais ça, c’est un autre sujet qui n’aura pas sa place ici (et ne me questionne pas je ne dirais rien même sous la torture la plus ignoble. On n’a pas idée ’être si aveugle aussi). Bref, à grand renfort de gesticulation de toute sorte, il m’a  expliqué des trucs…j’ai compris en gros et j’ai passé certains détails …c’est qu’elle fait peur quand elle s’excite cette bête là. J’ai vu Thomas la dernière fois…une date précise ? Euuuh, ch’ai plus, bref, il se tuait à la tâche et ça a été pire quand j’ai eu le malheur de prononcer ton nom…j’ai même cru que les Incas avaient du se tromper de quelques mois et que j’étais en train de vivre mes derniers instants…des fois, j’ai envie de te voir juste pour t’en foutre une dans l’entrejambe et repartir en lâchant un rire démoniaque bien sentit.


Bon, faut te bouger le cul, mais ça tu le sais, hein ? Ça suffit tes conneries, combien de fois veux-tu que le bonheur rebondisse violemment sur le mur derrière lequel tu te caches ? Y’en a marre, sérieux. J’aimerais enfin te voir heureux, te revoir comme à l’époque du collège et du lycée, quand tu riais et souriais, que tu étais vivant et sympathique, même si tu cachais tout ça le plus souvent pour ne pas qu’on te blesse trop facilement. Oui, moi je sais que tu as un cœur malgré tout ce que tu dis ou penses, et qu’il est tellement gros que quand il se brise, il prend du temps à se réparer et ne revient jamais vraiment comme il était. Mais fais le battre tant que c’est possible, Jérôme, fais le temps que c’est possible. Baiser à gauche ou à droite ça va un temps, mais bon c’est peut-être parce que je suis une fille que je pense comme ça…non ?


J’aimerais qu’une paire de claques suffise à te ramener à ce toi de cette époque là, celui qui bravait, celui qui se battait dès qu’il croyait ou voyait qu’on piétinait ses convictions, mais la vie n’est pas si simple sinon ça se saurait, y’a pas de reboot et on fait avec notre vécu, on doit vivre avec jusqu’à la fin…à moins que tu connaisses un bon hypnotiseur et qu’il t’efface tout ça. Reste à savoir si tu veux tout oublier ? Tout ce qui aurait pu t’apporter autant de bonheur que de peine ? L’humain c’est mal foutu, on oublie souvent les bons moments alors que c’est le plus important. Si tu savais combien je peux regretter par moment. Bref, moi je te dis ça, et tu sais bien pourquoi, je ne vais pas te réécrire ma vie ici, ce serait trop long. Si tu veux on parlera de ce que je fuis toujours dans nos conversations, tu verras combien ça me fait encore mal et tout, que malgré le nombre d’années j’essaie de continuer et tout. Oui, pour toi je pourrais revenir sur ce qui m’a fait le plus souffrir, parce que j’aimerais que tu ne fasses pas les erreurs que j’ai pu faire.


Et ne me dis pas que je ne comprends rien ! Je te vois déjà là, à me fixer sans rien dire, un rictus au coin des lèvres, et un air hautain qui n’est là que pour cacher tout ce qui te touche dedans. Ok, je ne suis pas à ta place et je n’ai pas d’ordre à te donner. Non, ça c’est clair. Mais je suis ton amie, une vieille de la vieille et je voudrais te dire ceci, c’est le pourquoi de ma lettre en fait : personnellement, je préférerais vivre avec la personne que j’aime aussi intensément que possible, autant de temps que possible et cela même si ça ne dure pas très longtemps. Au moins j’aurais vécu, j’aurais senti mon cœur battre, mon pouls s’affoler, ma jalousie se répandre dans mes veines, et tout l’amour que je lui voue m’envahir euphoriquement. J’aurais tout simplement vécu intensément mon amour, ma passion, ma vie, et il n’y aurait pas de place pour les regrets si ça devait se finir comme ça a commencé. J’aurais de nombreux souvenirs, et même si ça devait prendre fin autrement que ça l’a été pour moi, je sais que j’aurais été aimée autant que je l’aurais rendu, et qu’on m’aurait donnée autant que je l’aurais fait. C’est ce que je crois aujourd’hui, et je regrette de ne l’avoir compris qu’après…d’avoir fui, alors que…enfin, tu sais pourquoi je te dis ça, hein ? Moi je ne peux pas retourner en arrière, je vivrais toute ma vie avec mes regrets et cette sensation d’avoir perdu une partie de moi-même. Peut-être même que je ne retrouverais jamais avec autant de force ce que j’avais ressenti avec lui, en attendant de retrouver quelqu’un qui tienne vraiment à moi, je vie pour deux. Toi, tu peux encore vivre à deux…c’est presque pareil, mais en mieux.


Ne fuis pas, si tu juges qu’il peut te donner ce que tu cherches, n’ais pas peur et ne baisse pas les armes. Celui que tu aimes est encore vivant, ne gâche pas cela, bats-toi pour qu’il soit à toi et aimes-le comme tu aimerais qu’il t’aime. Ne fais pas comme moi, ne perds pas de temps…vivre ça, ça pourrait te faire souffrir…mais ça pourrait aussi t’ouvrir les portes du Paradis. Dis, moi je te rabâche tout ça, je te fais un peu part de mon expérience, et j’essaie de te conseiller un poil. Mais toi, oui toi, il te dit quoi ton cœur ? T’es extra quand tu l’écoutes, toujours, et j’ai jamais été aussi fière de toi que dans ces moments là.


Tu sais, y’a un Grand qui a dit : « Je m’emporte pour ce qui m’importe. »


C’est tout ce que j’ai à te dire, à toi de décider ensuite s’il vaut le coup de se battre, ou si tu peux t’en passer le reste de ta vie (que ce soit lui ou les souvenirs qu’il t’aura laissé en partageant sa route un peu plus longtemps que prévu, mais bon je pense que tu m’as comprise…mais j’aime écrire des romans hein, on se refait pas). On ne dirait pas comme ça, moi je m’en suis rendu compte quand il est parti. C’est long une vie…


Je reviens bientôt en France, et t’as intérêt d’être là quand je passerais te voir mon vieux. Et tu sais que si tu as besoin de parler, mais que tu ne trouves personne avec qui partager, moi je suis là (tu sais : Skype, MSN, réseaux sociaux, et tout le tralala…) même si j’ai des heures de décalage de folie…mais une nuit blanche ne t’a jamais tué, non ? Je serais toujours là pour toi Choco, t’es le grand frère que j’ai jamais eu et je ne t’oublis pas, t’as toujours était là pour moi et si tu me dis que t’as besoin de moi au plus vite, demain je saute dans un avion. Et puis, tu sais que mes e-mails, numéros de téléphone ou adresses n’ont pas changés depuis un bon et long moment hein…faudrait que je te les tatoue sur le front la prochaine fois qu’on se voit va (oui j’insiste, sinon j’aurais des news que dans trente ans et encore). Allez, si t’as lu jusqu’ici je serais chanceuse. Et en espérant que ça va te faire un déclic… ou pas…MAIS BOUGE ! Je veux te revoir sourire comme avant. (Et ne me dis pas que je demande la lune, Choco, sinon je confie cette mission à Tom Cruise pour le prochain Mission Impossible XD)


Bizouille et à toute, ma Caille, je t’aime fort même depuis l’autre coté de la terre.


Ta Cerise.